Nouvelle Calédonie
En octobre 2010, durant trois jours, un incendie avait détruit plus de 2 000 hectares de pins près de l’aérodrome de l’île des Pins. Le feu avait été déclenché par un écobuage, en pleine période de sécheresse.
Plus de 2 000 hectares étaient partis en fumée dans les alentours de l’aérodrome de Kunié, en octobre 2010. ompiers avaient lutté pendant trois jours avant de venir à bout des flammes.
En octobre 2010, les pompiers de l’île des Pins, avec un renfort d’une quinzaine de soldats du feu de la Grande Terre, avaient mis trois jours pour venir à bout d’un incendie, déclaré près de l’aérodrome. par de fortes rafales, dévorait tout sur son passage, mais heureusement, il n’a fait aucune victime, ni détruit d’habitations. is cette date, Pierre-Channel, à l’origine du sinistre, était même interdit de séjour sur ses terres dans le cadre de ses obligations du contrôle judiciaire. traité comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Nouméa pour destruction involontaire par incendie due un manquement de prudence. Peu bavard, il a simplement reconnu les faits.
Plus de 2 000 hectares ont été détruits dans cet incendie. s pins, des niaoulis, des flancs de colline en entier n’ont pas résisté au passage du feu, allumé involontairement depuis la propriété du prévenu. Channel, ancien agent de sécurité dans un hôtel de l’île, avait édifié sur ses terres un temple familial pour le culte.
Pour le décorer, il avait ramené de Nouméa deux images pieuses avec l’idée de les accrocher aux murs. cela n’était pas du goût de sa fille qui lui avait fait une remarque. ors, sans réfléchir, Pierre-Channel avait pris ces deux images plastifiées et les avait disposées sur un grand tas de feuille dans un coin de la propriété.
Il avait ensuite sorti un briquet, avait mis le feu aux icônes, et il était retourné aussitôt dans le temple. Le plastique, ça brûle longtemps », remarque le magistrat. le tas de feuilles s’était embrasé, sans aucune surveillance.
Interdiction. La période de sécheresse avait commencé et les arrêtés d’interdiction de faire du feu étaient en vigueur dans toutes les communes du pays. fallu qu’une petite flammèche pour déclencher l’incendie. x minutes après, c’était déjà trop tard. ieurs personnes ont tenté d’éteindre le feu, mais, rapidement les flammes faisaient trente mètres de hauteur. pompiers ont mis trois jours pour en venir à bout, avec l’intervention d’hélicoptères bombardier d’eau, de fourgons-pompes et de pompiers acheminés depuis la Grande Terre par bateau », a rappelé le président Christian Lauqué. aériennes avaient été annulées.
Pierre-Channel avait été immédiatement identifié comme le responsable du sinistre. avait l’habitude de nettoyer son terrain par le feu, en pratiquant l’écobuage sans toujours prendre les précautions d’usage. t inquiétant que vous ayez l’habitude de faire des écobuages, à proximité de plantations de pins. n regarde le tas de cendres, il mesure 2,50 mètres de diamètre », note le président. distance de sécurité à respecter serait d’au moins 200 mètres. le tas de feuille a été allumé à moins de 30 mètres des arbres.
La mairie de l’île des Pins, qui s’est constitué partie civile a demandé le remboursement de 7 millions de francs, correspondant aux frais engagés pour accueillir les pompiers et le matériel acheminé par l’Etat. le ministère public a bien entendu qu’il s’agissait « d’une infraction non intentionnelle » et a requis un an d’emprisonnement avec sursis.
Certes, « cet incendie a profondément choqué Pierre-Channel », selon Me Marie-Ange Fantozzy, qui le défendait, mais malgré tout, « à l’île des Pins, il est bien vu ». sident lui donne la parole en dernier, Pierre-Channel demande « pardon », ayant désormais bien conscience des dangers causés par le feu. té condamné à six mois de prison avec sursis et devra indemniser la commune. près plus d’un an d’absence, il va surtout pouvoir rentrer chez lui, à Kunié.